10 mai 2007

Jour sept

Je me trouvais là au petit matin, endormi sous un catamaran, sur cette immense étendue de sable. Je me réveillais, sans avoir réellement rêvé. J’entendais au loin le cri perçant des oiseaux qui se distinguaient du bruit de fond des vagues au son desquelles je m’étais endormi six ou sept heures plus tôt. Je me retrouvais seul, enfin, loin du vacarme de l’enfer d’où je sortais à peine. Je prenais le temps de goûter à ce réveil sur la plage, à ce parfum naturel… propre aux rives de tous les océans. Cet arôme salin mélangé à la putréfaction des organismes en décomposition qui s’échouent sur tous les pourtours océaniques. En tant que naturaliste accoutumé à la plaine laurentienne l’Atlantique me dépaysait grandement. Je me sentais, malgré cela, en communion totale avec cet écosystème paradisiaque. Je comprenais pourquoi les gens sont si attirés par le bord de la mer. Je ne pouvais tout voir blotti sous cet abri de fortune, mais je sentais la vie grouiller autour de moi. Qui a-t-il de plus agréable que de se réveiller dehors! Parfaitement délié. Je goûtais, pour un instant, à ce qui me semblait le plus représentatif de la liberté. Je sortis alors ma caméra pour prendre quelques clichés de la petite embarcation sous laquelle je m’étais assoupi pour la nuit. Quelques poses des tranchées que font les vagues sur les immenses eaux que je redécouvrais… à perte de vue. Lorsque je suis sorti au soleil, j’ai remarqué que toute l’humidité du sol était évaporée. Je voulais conserver quelques images de cet instant; de ces premiers moments du long voyage que je venais d’entamer. Le jaune vif de la coque synthétique du petit navire dénudé de voile contrastait admirablement avec le bleu de l’océan. Il ressortait d’autant plus sur le fond du ciel qui s’étendait au dessus de mon champ de vision. Je reculai de quelques pas afin de modifier mon point de vue, tout en regardant par l’objectif pour apprécier l’effet. C’était un réel plaisir de pouvoir me laisser séduire par des objets. N’avoir qu’à VOIR! En leur donnant de l’importance, en les isolants les uns des autres, dans leur environnement.


La photographie était pour moi le moyen de création que j’appréciais le plus. Activité solitaire par excellence, cet art me permettait d’utiliser ma réceptivité pour exposer le regard avec lequel je voyais le monde qui nous entoure. C’est comme écrire une idée… sauf qu’elle est finale. Pas de revenez-y. Je pris alors dans ma main gauche un mollusque, une « coquille » morte, pour la lancer vers des petits volatils qui piquousaient attentivement le sable mouillé à environ quatre-vingts pieds de moi. Je voulais les prendre en plein vol… les voyant se déplacer par paquet de quelques dizaines d’individus à chaque fois que les vagues tentaient de les engloutir. Ils se nourrissaient d’un menu spécifique aux petits matins de demi-lune. Sournois, je me préparai en m’avançant doucement vers eux. Je lançai mon coquillage en leur direction comme une fille sans brusquer et […] click, l’attroupement des petites bécasses américaines était immortalisé en plein vol. J’ai ainsi pris une quinzaine de photos avec un téléobjectif 210mm.


*


Depuis que j’avais conscientisé les effets de la lune sur les marées… et l’importance que ce corps céleste a eue sur les mouvements des océans autour de notre joyau de planète, je voyais la mer de manière différente. Ce fait, primordial aux conditions fondamentales qui ont permis l’amalgame moléculaire précurseur à la vie, dans le bouillon originel que constituaient les océans primitifs, m’impressionnait beaucoup. Les photos que je prenais étaient différentes, nécessairement, tout ce que je regardais était différent. La photographie représentait aussi pour moi un nouvel art « Martial ». Un peu comme l’exécution d’un geste de Samouraï, je découpais des instants d’éternité avec ma « Nikon » à l’instar de la jouissance d’un sabre magique. Je choisissais un angle de coupe et je remplissais le médium de pixels du sujet qui m’occupait. Je fixais les reflets colorés de la lumière avec l’attention d’un moine bouddhiste… avec l’œil aguerri, mais paisible… du disciple zen. Je pris ma couverture de coton et l’ai secouée vigoureusement. Je prenais bien soin qu’il n’y ait pas de sable qui puisse s’infiltrer dans mon sac. Je pris tout mon temps pour m’étirer… et puis je marchai vers l’eau salée pour m’y tremper un peu les pieds. Je voulais enlever la poussière qui s’était accumulée sur moi durant la nuit. Le résidu brun que j’avais comme de la crasse entre les doigts d’orteils s’effaça, évidemment, dès la première vague. Et après chaque jaillissement d’eau, je creusais de cinq à six pouces dans le sable granulaire, comme dans du sable mouvant. J’avais maintenant la peau nettoyée jusqu’aux chevilles. Je revins près du sable chaud et sec et j’enfilai mes sandales déjà chaudes pour me diriger vers l’ouest, dos au soleil qui m’aveuglait. J’aimais me diriger comme ça au gré du vent. Sans rien à faire, sans personne à rencontrer, sans projet ni obligation en vue. Pour moi ces petits instants étaient la preuve que je pouvais être heureux avec presque rien. J’étais surtout heureux de vivre le processus initiatique important qui se transformait au fur et à mesure que je « savourais » cette nouvelle conscience. J’avais peine à croire ce qui m’arrivait intérieurement. Ma sensibilité semblait s’étendre à l’univers tout entier.


**


Ce qui était nouveau, essentiellement, c’était les messages qui m’étaient transmis par les gens, inconsciemment. J’étais « sous le choc » de m’apercevoir que c’était ma propre personne qui réalisait cette expérience. Je ne comprenais pas comment ce pouvait être possible. Ça ne faisait que quelques jours que j’expérimentais cette « communication » avec le monde qui m’entourait sans que personne autre que moi n’en soit conscient. Plus j’étais seul et libre dans mon esprit, plus cette forme de télépathie devenait pour moi limpide et précise. C’était comme si une force supérieure tentait de me faire comprendre quelque chose. Mais quoi exactement? Si j’avais cru en dieu j’aurais probablement pensé que c’était dieu lui-même qui essayait de me parler. Je n’en étais qu’aux balbutiements d’une nouvelle dynamique psychologique, d’une forme de vision du tout, que je croyais déjà pouvoir maîtriser. Par exemple, la veille en début de soirée, je marchais dans un sentier asphalté quelque part au sud d’Orlando où j’étais abouti, et, parfaitement seul, je pensais à mon ami Marcel et à son immense chien Rottweiler qui venait d’être opéré dans un genou. Je me demandais, mentalement, s’il allait bien tout simplement. Or, à ma grande surprise, au même moment, j’entends une personne qui marchait vers moi, en passant près de moi, dire à son interlocuteur : « …Son chien va super bien, il descend maintenant les marches tout seul ». Je me suis alors retourné pour regarder ces deux personnes qui continuaient leur balade sans avoir aucun lien apparent avec moi. Je voyais bien qu’il n’y avait aucun lien entre leur discussion et mon bavardage mental. Niet, impossible, pas le moins du monde… Mais, étrangement, ce fut la même chose avec des dizaines de pensées, dans des dizaines de situations semblables, depuis cinq ou six jours. Les gens, tout en continuant de causer, sans même voir que j’existe, me donnaient des réponses précises aux interrogations de mon esprit… en temps réel. Pas dix secondes plus tard! « Drèt là! » Des discussions anodines de vacanciers, dans le brouhaha de leurs bagouts, semblaient s’intégrer à mon esprit. Était-ce moi qui voyais des liens là où il n’y en a pas? Ou est-ce que je commençais à fêler sous l’capot? Je trouvais ça assez narcissique, merci, de me croire la conscience qui pense et eux autres les « marionnettes » accessoires de mon histoire.


J’avais déjà lu certains trucs sur l’inconscient et les capacités psychiques de certaines personnes. Il était dit que nous étions, à un certain niveau, tous branchés les uns aux autres, interconnectés par nos consciences. Mais de là à me faire répondre verbalement par monsieur et madame tout l’monde qui passent par hasard près de moi sans que je ne leur demande quoi que ce soit! Ça dépassait l’entendement. Je n’y comprenais absolument rien! Une phrase, par chance, bon ça peut toujours s’expliquer. Mais pendant des heures… des jours… c’était trop improbable. C’était surtout la précision des réponses qui me stupéfiait. J’étais alors loin de savoir où cette faculté nouvelle allait m’amener. Comment allait se transformer cette intrinsèque anomalie.


***


La veille, lorsque je m’étais stationné, j’avais vu un restaurant annexé à un tennis ressort à deux pas de la plage où je m’étais couché pour la nuit. Je m’étais dit : « tiens, je vais aller déjeuner là demain matin ». Or, je trouvai rapidement cet endroit puisque mon Mazda MPV 4x4 flambant était là parmi les autres voitures à côté de ce magnifique emplacement. Je me rendis donc à ce restaurant qui était complètement vide. Avant, je visitai la cour intérieure où se trouvait une gigantesque piscine annexée à des salles d’eau luxueuses et tout équipées. J’avais ainsi trouvé où j’allais faire ma toilette. Bref, je rentre dans la salle à manger qui était ouverte sur la cour luxuriante et une jolie jeune fille qui devait avoir à peine 18 ans m’invita à prendre place dans ce superbe lieu. Il n’y avait encore personne d’autre que moi comme client. C’est à ce moment que j’aperçus l’une des choses les plus primordiales de ma vie, ce qui me fît un plaisir immense. Je vis un magnifique piano à queue blanc au fond de la salle à manger. Le cœur me débattait fort et j’eus presque des palpitations de joie. J’étais plus perturbé que si j’avais vu l’hôtesse flambant nue. Et dieu sait combien je suis sensible aux femmes… surtout nues!


Un piano? Je n’en croyais pas mes yeux. J’avais toujours eu un certain flair pour dénicher des endroits propices à mon plaisir, mais ça, je ne m’y attendais réellement pas. Je remarquai que j’arborais un sourire différent, les muscles de mes joues étant alors étirés à leur comble. Avant même que je prenne place, l’hôtesse me demanda, dans un français pitoyable, mais charmant : « Voulez-vous un café? » Je me suis alors demandé : comment sait-elle que je parle français. Je ne lui avais encore rien dit sauf peut-être quelques petits marmonnements inaudibles en entrant. Je lui répondis alors : « Oui merci, avec un sucre et une crème s’il vous plaît ». Il devait être sept heures moins quart puisque le brunch commençait à sept heures. Je voyais le personnel commencer à installer une grande table chauffante devant de longs rideaux rouge bourgogne, la cuisine était à gauche. Le piano, lui, était tout au fond, à peu près quarante pieds plus loin.


J’entendais le tintement des plats de services qui, dans la réalisation de cette activité routinière, me faisait penser à un carillon asynchrone. J’ai alors commandé un bagel au saumon fumé sans réfléchir ni prendre connaissance du menu, car je pensais incessamment au fameux piano. J’avais si hâte de découvrir ce bel instrument. C’était un Yamaha de cinq pieds et demi au moins. Il était bordé d’un pourtour doré. Je n’aime pas particulièrement les pianos blancs, je préfère les noirs satinés, mais son aspect esthétique n’avait pour moi, alors, aucune importance. Il était muni d’un couvercle fait maison de type bar, avec sept bancs tabourets distribués autour. Cela étouffe considérablement le son, mais c’était sans importance. Je savourais le moment, par anticipation, à simplement m’imaginer jouer sur ses belles touches. Ça faisait plusieurs mois que je n’avais pas joué et j’étais réellement en manque. Je me préparais mentalement à l’ambiance que je voulais créer dans cet endroit. Je n’allais pas demander la permission de jouer et risquer qu’on me réponde : « Non ». J’allais simplement attendre le moment propice pour commencer une belle mélodie envoûtante et charmante. Une pièce comme les canons de Pachelbel ou la sonate à la lune de Beethoven. Après avoir commencé, je savais que personne n’oserait cesser cet harmonieux martèlement sonore qu’un instrument de cette classe allait créer dans ce majestueux restaurant.


****


Or, après avoir minutieusement dégusté mon petit déjeuner en observant les convives s’installer à table par petits groupes, je repris du café puis je me dirigeai discrètement vers le piano. La queue orientée vers la salle à manger me positionnait face aux gens dans le restaurant. Je remarquai que plusieurs personnes parlaient français, plus spécifiquement le québécois. Les gens voyaient bien que je m’apprêtais à jouer quelque chose. Lorsque je découvre un piano, je commence toujours par toucher la dernière note des basses, pour sentir un peu son coffre. C’est là que j’ai commencé à jouer lentement les accords de la sonate de Beethoven sans la « mélodie ».


Automatiquement, j’entendis le silence qui, tout à coup, devenait palpable. Une attention caractéristique… se généralisa alors à tout le restaurant. Il n’y a, selon moi, rien qui puisse se comparer à l’effet impressionnant d’un excellent piano. On n’entendait, tout à coup, que le piano et le son de la vaisselle provenant des tables que montaient et démontaient les serveuses. Machinalement, les gens se sont mis alors à parler en chuchotant. C’est à ce moment que j’ai débuté la pièce, passionnément, au grand plaisir des auditeurs pris en « otage » pour ce concert improvisé. Évidemment, tout l’monde reconnaissait la pièce. Tous saisissaient aussi que je n’étais qu’un client qui prenait l’initiative de jouer par plaisir et cela rajoutait à la sympathie de l’ambiance. J’adore jouer au piano et cela transparaît clairement lorsque j’entre en relation avec un bon instrument comme ce grand Yamaha de prestige.


*****


Pour un moment alors j’oubliais tout… pour un instant j’oubliais les drames de ma vie… le harcèlement, les actes de trahison, tout le « mobbing » qui s’était comploté contre moi. J’étais en mesure alors d’oublier ceux et celles que je dérangeais et qui avaient orchestré cette coalition contre ma personne… J’oubliais cette entreprise de destruction de la cible que j’étais devenu… Le piano me faisait aisément oublier cette triste réalité qui m’avait tant accablé. Ce malheur qui m’accablait tant encore. Pour cet instant, par besoin, mon esprit s’abandonnait totalement à l’instrument, à la musique, bercé, moi-même, par les sons qu’on me permettait de créer. C’était comme une réaction en chaîne […] une fission nucléaire que je contenais dans mon eau lourde… lourde au point qu’elle perlait sur la cornée de mes grands yeux fermés. J’oubliais ce trauma non accidentel qui s’était prémédité pour témoigner de mon pouvoir d’individu candide, artiste et libre. J’oubliais tout et je m’abandonnais simplement à cette sonate que je recommençais deux, trois, quatre fois en improvisant. En modifiant la version originale, subtilement, afin qu’on ne réalise pas que j’étais en train d’exploiter, comme un pillard, ces accords divins.


******


C’est à ce moment qu’un type éveillé est entré dans la salle… comme s’il était attiré par ma musique. Sans trop me déconcentrer de mon improvisation, j’avais remarqué qu’il était vêtu comme un gitan. Il contrastait avec le reste de la clientèle soigneusement agrémentée. La première chose que je me suis dite en le voyant c’est : « tiens donc un bon vivant ». Il me ressemblait par la grande solitude qui l’accompagnait. Un type libre qui considère tout lieu comme son terrain de jeu… Or, sans attendre qu’on lui offre une table, il est venu s’installer sur un des tabourets à ma droite, les genoux accotés sur le piano, latéralement par rapport aux autres convives. De cette manière, il pouvait écouter et même sentir toute la vibration du piano sans trop me déranger. Il me démontrait ainsi, silencieusement, qu’il appréciait ma musique.


Alors, j’ai terminé ma sonate avec des arpèges que j’ai arpentés d’une finale digne d’un Concerto. Dès que la musique s’est arrêtée il a émis un grognement qui me laissait croire qu’il avait pris plaisir à m’écouter. Alors, tous les invités m’ont applaudi chaleureusement au grand plaisir des propriétaires que j’avais deviné arriver cinq minutes plus tôt.


L’étranger ne me dérangeait pas trop parce qu’il ne m’avait pas du tout l’air d’un pianiste. Sa présence, dans cette atmosphère que je venais d’enfanter de mes mains endiablées, faisait en sorte que les gens le regardaient plus lui que moi. C’était lui le bizarre des deux et nous faisions déjà, il me semblait, un duo sans s’être même encore parlé. À ce moment-là, je me suis dit : je mets maintenant le paquet! C’est là que j’introduisis la pièce de Supertramp : « Fool’s Overture ». Vous savez, la dernière pièce du long jeu illustrant un piano à queue bordé de neige. Je me suis alors mis à jouer comme un vrai professionnel, très à mon aise, en percevant toute l’attention dirigée par ce rigolo, totalement alerte, encore accotée sur la queue du « meuble » où je prenais place.


C’était une pièce parfaite pour lui brasser un peu sa « cage », me suis-je dit! Certes, j’adore jouer du piano, mais, dire vrai, c’est l’attention que je perçois autour de moi qui m’incite à rendre l’interprétation réellement excellente. Je ne sais pas comment je peux deviner le niveau d’attention des auditeurs lorsque je joue, mais c’est pour moi aisément perceptible. Ça me prendrait un détachement extraordinaire pour m’insensibiliser aux autres et je n’en ai aucunement le désir. Se retrouver seul au monde en pays étranger, sans aucun malaise, et prendre « son pied » avec un piano dans un endroit public, je me disais, intérieurement : « Ça, c’est la vraie liberté! ».


*******


Le but de ce voyage était d’éprouver ma vie. De faire le bilan… Mais comment faire un bilan lorsque l’on n’a que des données partielles et truquées. Ce n’était donc qu’une tentative de compréhension de ce qui se passait réellement. Ce n’est que treize années après ce réveil sur le bord de la mer que je me suis réellement réveillé. Que j’ai compris exactement ce qui se passait. À l’époque personne ne parlait encore de harcèlement moral ni de perversion narcissique, ce pourquoi il m’était impossible de comprendre quoi que ce soit […] En effet, comment comprendre qu’un plan machiavélique se dessine contre nous… lorsque l’on croit sincèrement que les gens sont tous bons et de bonne foi? Je ne voyais pas même une petite fraction du problème, des véritables intentions de ces gens qui me harcelaient. Je ne savais même pas que toutes ces barbaries provenaient des ordres d’un seul agresseur. D’une seule et unique petite personne « humaine ». Les cibles de ce type d’attaque étant, justement, choisies pour leur naïveté, leur bonne morale, leur optimisme et la joie que leur apporte leur vie… je me trouvais être une cible idéale! Personne n’aurait pu prédire ce qui allait alors m’arriver […] Et l’aventure s’est poursuivie avec Carlos Ramirez, le gitan que je venais de rencontrer en jouant au piano. Nous sommes alors partis sur le bord de la mer là où je m’étais éveillé quelques heures auparavant.

Par Charles
Tvie@msn.com

Aucun commentaire: